La DMLA affecte la macula, une région située au centre de la rétine. (figure 1 : macula normale)
La DMLA est une affection maculaire, acquise, non inflammatoire atteignant les personnes de plus de 50 ans et se traduisant par une baisse progressive de la vision aboutissant à une perte de la vision centrale.
Ces patients ne deviennent pas aveugles mais perdent progressivement le champ de vision utile pour la lecture, la conduite et la vision fine. La vision périphérique est généralement préservée, ce qui permet à ces patients de conserver une certaine autonomie avec notamment la possibilité de se déplacer et de réaliser les gestes de la vie courante sans aide extérieure.
Epidémiologie
On estime que 12% de la population entre 65 ans et 75 ans présente une DMLA, et ce nombre augmente chaque jour. En France, il s’agit de la première cause de malvoyance et on pense que 1 million de personnes sont concernées. Ce nombre devant être multiplié par 3 d’ici à 25 ans. Aux Etats-Unis on estime à 15 millions le nombre de personnes touchées par la DMLA.
Les facteurs prédisposant
Des facteurs de susceptibilité génétiques existent, auxquels s’associent des facteurs généraux (Hypertension artérielle) et environnementaux (tabac++, soleil).
Quels sont les signes qui doivent vous alerter ?
Trois symptômes principaux sont le plus souvent rapportés :
- Les métamorphopsies : Une DMLA commence habituellement par une déformation des images (ou métamorphopsies). La mise en évidence de ces déformations peut être aidée par l’utilisation d’une grille d’AMSLER. (figure 2)
- La baisse de vision : cette dernière est souvent relatée mais peut être très variable d’une personne à l’autre.
- La présence de tâches sombres dans le champ de vision (ou scotomes) central.
Quelles sont les anomalies du fond d’œil ?
Les premières anomalies observées au fond d’œil sont de petits dépôts sous rétiniens que l’on nomme « Drusen » (figure 3). Ces derniers sont le plus souvent asymptomatiques, mais peuvent évoluer vers une DMLA.
On distingue classiquement deux grands types de DMLA.
La forme dite « sèche » ou atrophique : (figure 4)
Il s’agit de la forme de DMLA la plus fréquemment rencontrée. La rétine va être le siège d’un amincissement progressif aboutissant à une diminution de densité des photorécepteurs. Dans ce cas, l’examen en OCT (Optical Coherence Tomography) de la macula et des photographies du fond d’œil vont permettre d’apprécier le degré d’atrophie et d’en suivre l’évolution.
La forme dite « humide » ou exsudative : (figure 5)
Des petits vaisseaux, que l’on nomme néovaisseaux, vont apparaître sous la rétine et provoquer un œdème rétinien et des hémorragies rétiniennes. Ces néovaisseaux sont identifiés grâce à un examen angiographique et OCT de la macula.
Quels sont les traitements actuels de la DMLA ?
Dans les formes atrophiques, il n’existe actuellement aucun traitement capable de remplacer les cellules rétiniennes perdues. Une supplémentation vitaminique permettrait de ralentir l’évolution de la maladie et de réduire le risque d’apparition de néovaisseaux. La prévention des formes graves passe également par la réduction des facteurs de risque (arrêt d’un tabagisme, protection solaire, alimentation variée).
Dans les formes exsudatives, le traitement de référence est une injection dans le vitré d’un produit bloquant un facteur de croissance vasculaire (anti-VEGF). Ces injections sont réalisées dans une salle dédiée pour ce type de traitement.
Comment surveiller une DMLA ?
Dans les formes précoces, une autosurveillance par les patients, à l’aide d’une grille d’Amsler (figure 3), doit être réalisée toutes les semaines. Des photographies du fond d’œil et un examen OCT de la macula seront réalisés tous les 6 à 9 mois.
Dans les formes exsudatives des contrôles réguliers (souvent mensuels au début) de l’acuité visuelle, du fond d’œil et de l’OCT maculaire sont nécessaires pour juger de la nécessité d’un nouveau traitement.